Ecriture inclusive : quelle place dans le travail d’une agence de communication pour la création de contenus rédactionnels ?

En tant qu’agence rédactionnelle, nous nous sommes forcément posé la question de l’écriture inclusive lors de la rédaction d’articles et contenus. Cela nous semblait plutôt être une bonne idée pour certains de nos clients, notamment dans le domaine associatif et le secteur de la petite enfance. En effet, sur le papier, c’est une façon assez simple de rééquilibrer la présence entre genre masculin et genre féminin dans la langue française, tout en évitant à l’écrit les phrases à rallonge pour s’assurer de bien inclure les femmes dans le discours de marque.

C’est lors d’une enquête réalisée pour notre client mpedia.fr, qu’une remarque d’un parent nous a interpellés « Rien que de voir l’écriture inclusive, je passe mon chemin ». Sans oublier la réaction des clients eux-mêmes : certains s’étonnaient parfois, voire grinçaient des dents de nous voir proposer des contenus faisant usage de l’écriture inclusive…

Nous avons alors eu envie de nous repencher sur la question : pourquoi l’écriture inclusive est-elle aussi « clivante » ? Devions-nous continuer à l’utiliser ou non ? Si oui, comment en faire bon usage ? Le débat était relancé au sein de l’agence !

Mais au fait, l’écriture inclusive, c’est quoi ?

Ce débat s’est invité sur la scène publique d’abord en 2015 lors de la publication par le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE) d’un guide pratique, « Pour une communication publique sans stéréotype de sexe ».
Puis en 2017, quand la maison d’édition Hatier a sorti le premier manuel scolaire en écriture inclusive qui a provoqué » un véritable tollé. Pour lire le point de vue de l’éditeur, c’est par ici !

L’écriture inclusive (on parle aussi de langage « non sexiste », « non discriminant », « épicène », « égalitaire ») a pour objectif de rééquilibrer la place du féminin par rapport au masculin et ainsi permettre une égalité entre le sexe masculin et le sexe féminin dans le langage. En effet, en français, la règle de grammaire que nous avons tous (et toutes !) apprise à l’école stipule que « le masculin l’emporte sur le féminin » lorsqu’un groupe est composé de personnes des deux genres.

L’écriture inclusive, pour respecter l’égalité homme-femme, repose sur 4 principes :

  • L’utilisation conjointe du féminin et du masculin lorsqu’on mentionne un groupe de personnes, et ce de plusieurs façons possibles :
    • Avec la double flexion, ou doublets : « citoyens et citoyennes »
    • Avec le point médian (ou point milieu) entre la forme masculine et la forme féminine pour inclure chaque sexe, évitant ainsi l’usage des doublets : « citoyen·ne·s ». Ainsi, on permet à un seul mot d’être à la fois « masculin » et « féminin » : professionnels et professionnelles devient professionnel·le·s, alors qu’adolescents et adolescentes peut devenir adolescent·e·s.
    • Avec une reformulation épicène, c’est-à-dire un nom qui a la même forme, quel que soit son genre : « les personnes citoyennes ».
  • La féminisation des noms de métiers, grades et fonctions en français, si la personne qui l’occupe est une femme. On parlera alors de « docteure », d’« autrice », de « pompière », de « cheffe de projets »… etc.
  • L’utilisation de termes universels plutôt que ceux faisant référence au genre, notamment en cessant d’utiliser ce qu’on appelle la « majuscule de prestige ». Par exemple, le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes préconise depuis 2018 de parler de Déclaration Universelle des droits « humains » et non des droits « de l’Homme », qui contribuerait à perpétuer les discriminations envers les femmes.
  • L’abandon de la règle de grammaire « le masculin l’emporte sur le féminin », au profit d’un accord dit « de proximité ». Ainsi, l’adjectif s’accordera avec le sujet le plus proche et on peut écrire indifféremment « femmes et hommes sont égaux » ou « hommes et femmes sont égales ».

Un peu d’histoire…
Le saviez-vous ? Cette « règle de proximité », aussi appelée « accord de voisinage » remonte en fait à l’Antiquité ! Elle était couramment utilisée en latin et en grec ancien, de même qu’en ancien français. La règle édictant que le masculin l’emporte sur le féminin est en fait plus récente, ne s’étant imposée qu’au 18ème siècle pour une raison éloignée de la linguistique. Ainsi, dans son ouvrage La liberté de la langue françoise dans sa pureté (1651), Scipion Dupleix, historien, grammairien, philosophe et conseiller d’État français écrivait : « Parce que le genre masculin est le plus noble, il prévaut seul contre deux ou plusieurs féminins, quoiqu’ils soient plus proches de leur adjectif. »

Une fois qu’on a sérieusement planché sur le sujet, il faut bien avouer qu’en fait, l’agence mettait jusqu’ici en pratique une petite partie des principes de l’écriture inclusive, utilisant essentiellement le point médian, permettant facilement la féminisation de certains noms.

Pourquoi l’écriture inclusive fait-elle débat ?

Un combat féministe ?

Pour certains, l’écriture inclusive est une initiative dérisoire et anecdotique par rapport aux vrais enjeux des combats féministes. Pour d’autres, c’est la langue qui structure notre pensée, il est donc primordial que la forme masculine ne l’emporte pas sur la forme féminine si on veut former des consciences égalitaristes, et ce, dès le plus jeune âge.

Évolution ou « agression » de la langue française ?

Autre question : l’écriture inclusive ne dénature-t-elle pas la langue française ? Ainsi, l’utilisation systématique du point médian, par exemple, rend la lecture parfois complexe, pour ne pas dire illisible de certains textes.
D‘autres formulations peuvent heurter tous ceux qui sont attachés à langue française « traditionnelle ».

Quelle est la règle en France ?

Alors que dans certains pays (comme au Québec par exemple), l’écriture inclusive a été adoptée, la France fait de la résistance ! Ainsi, même si la féminisation des métiers et des fonctions est en passe d’être adoptée par l’Académie ), un projet de loi datant du 23 mars 2021 vise à… interdire l’écriture inclusive de tous les documents publics officiels !
Enfin, dans leur usage quotidien, les « Français·es » restent « divisé·e·s » sur cette épineuse question !
Un débat qui continue donc à faire polémique…

Chez doo la, pas de règle préétablie ! Nous nous adaptons à la demande de chaque client.e, en prenant en compte les publics ciblés, le contexte, les différents supports et formats, et en utilisant le point médian de façon raisonnée. Trouver le bon équilibre entre le confort de lecture, l’impact des messages et la manière dont on véhicule l’engagement des marques, c’est un métier… Notre métier !

Et vous, utilisez-vous l’écriture inclusive ?

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